Rire et littérature à la Renaissance – 1. Rire et mélancolie Yves Hersant (EHESS) 8 avril 2009 |
La mélancolie, dont les symptômes traditionnels sont la peur et la tristesse (selon la traduction fautive d’un aphorisme d’Hippocrate), semble à première vue n’avoir aucune parenté avec le rire. Or la Renaissance les exalte conjointement. D’une part, nombre de médecins, parmi lesquels Timothy Bright, expliquent que la bile noire peut provoquer l’hilarité, indépendamment de toute situation comique. C’est dans cette perspective qu’il faut réexaminer la tradition du Democritus ridens, non moins importante dans la réflexion renaissante sur la mélancolie que le Problème XXX,1 du pseudo-Aristote. D’autre part, lors même que le rire s’oppose à la mélancolie – comme en témoigne exemplairement Rabelais –, il est réputé partager avec elle un grand pouvoir créateur. Ils sont l’un et l’autre "le propre de l’homme".
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![]() | Yves Hersant (EHESS) Directeur d’études à l’EHESS, chargé du Groupe de recherches sur l’Europe, Yves Hersant a étudié la Renaissance sous des aspects aussi divers que la mélancolie, l’allégorie, la notion de beauté, le mythe de l’âge d’or, le rire, le rêve, l’émerveillement. Il est membre du comité de rédaction de Critique et co-dirige l’édition française des œuvres de Giordano Bruno. Principales publications : Italies : les voyageurs français aux XVIIe et XVIIIe siècles. Europes. Anthologie critique et commentée, en collaboration avec Fabienne Durand-Bogaert. La métaphore baroque. D’Aristote à Tesauro. Mélancolies, de l’Antiquité au XXe siècle. |
Page de présentation d’Yves Hersant
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