Semaine Tragédie : poésie et action
Le Polinice : Alfieri, lecteur d’Eschyle… ou d’Euripide ? Laure Petit (ENS Paris) 20 janvier 2009 |
Au XVIIIe siècle, le poète tragique Vittorio Alfieri écrivit un Polynice dont le protagoniste présente des traits qui ne semblent pas correspondre à un modèle unique. Riche d’une tradition grecque et française (la Thébaïde de Racine), Alfieri compose un personnage original dont Laure Petit s’attache à comprendre l’essence. Elle étudie successivement les enjeux poétiques et politiques de la caractérisation de ce personnage. Sur le plan poétique, Alfieri s’en remet à Racine et à Eschyle, dont il a une connaissance indirecte, la traduction faite par le Père Brumoy, qui s’intéressait aussi au personnage créé par Euripide. Alfieri souhaite faire de Polynice un personnage grec, épuré des transformations modernes. Aussi le travail se fait-il sur un plan politique : Alfieri, auteur des Lumières, pense le personnage de Polynice différemment de Racine, qui écrivait dans un contexte monarchique, au point que le Polynice d’Alfieri paraît comme en négatif de celui de Racine. Le personnage est alors un héros tyrannicide face au tyran en place ; de l’homme violent et fier qu’il était chez Racine, il devient un héros vertueux.
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![]() | Laure Petit (ENS Paris) |